Flore Fauconnier, la rédactrice en chef adjointe de l’hebdo de la distribution LSA, a exploré les méandres des accords annoncés entre le groupe Carrefour et Google, le 11 juin dernier pour débusquer des indices concordant de ce qui pourrait bien ressembler à des intentions d’infrastructure de marketplace … chez Google.

Une plateforme proche du modèle marketplace

Dans un article du 4 juillet dernier, LSA rappelle en effet que le moteur de recherche a lancé en mars aux Etats-Unis le programme « Google Shopping Actions », une nouvelle proposition de présentation des produits et de leur monétisation :

« Actions n’est pas facturé comme un programme d’affiliation classique, au CPC (coût au clic) ou CPM (coût pour mille affichages), mais par une commission lorsque la vente se fait. En bref, ce nouvel environnement reçoit les mises au panier de tous les canaux Google, permet de régler en une fois des paniers multi marchands et dispatche les commandes vers les vendeurs, moyennant une commission. »Une marketplace Google ? s’interroge le journal qui est allé questionner l’aéropage stratégique de Google France pour en avoir le cœur net. Une enquête digne d’un bon polar geek … et qui ne fait que commencer, semble-t-il !

En France, la future interface de Google Shopping semblerait assez proche avec à nouveau la possibilité de commander via tous les canaux Google, le prélèvement de commissions et des paniers multi vendeurs. La principale différence étant l’absence du service Google Express qui ne devrait pas voir le jour dans l’Hexagone comme le précise François Loviton, Directeur marques, retail et e-commerce de Google France : « […] alors qu’aux États-Unis, nous disposons du site de destination Google Express, cette page supplémentaire n’est pas prévue en France. »

L’article revisite en tout cas l‘incroyable entrelacs des services proposés par Google pour les marchands :

• Google Shopping (« Products Listing Ads » aux US)
• Google Shopping Actions dorénavant
• Google Express pour la logistique
• Google Assistant pour les interfaces vocales chez le consommateur

Lesquels viennent compléter tous les dispositifs de communication digitale du G de Gafa. Les distributeurs n’ont donc pas fini de verser leur obole récurrente à Google. A commencer par Carrefour, donc, qui a préféré pactiser avec le géant de Mountain View.

Une alliance stratégique entre Google et Carrefour pour proposer de nouvelles expériences d’achat

Le 11 juin 2018, Google et Carrefour annonçaient en effet ce partenariat stratégique destiné à déployer de nouveaux modèles de distribution et à proposer de nouvelles expériences d’achat. Objectif : fluidifier l’expérience consommateur. Simplicité, intuition, accompagnement, personnalisation et facilitation du parcours d’achat : autant d’améliorations qui se concrétisent à travers de nouveaux services développés dans un Lab d’innovation regroupant la crème des ingénieurs Carrefour et des experts en intelligence artificielle de Google Cloud.

Ainsi à partir de 2019, les clients pourront effectuer leurs courses en ligne sur Google Shopping, via l’enceinte connectée Google Home ou leur Smartphone grâce à l’Assistant Google. Ils auront également la possibilité de se faire livrer à domicile ou récupérer leurs achats au Drive.

Une synergie technologique et opérationnelle qui s’inscrit dans la transformation digitale du groupe Carrefour et dont Google sera l’heureux accompagnateur … et bénéficiaire : accélération de l’infrastructure Google Cloud Plateform au sein du groupe de grande distribution, programme de formation pour l’adoption de la culture digitale par les collaborateurs, et déploiement de la suite bureautique et collaborative Gsuite (Gmail, Drive, Docs…) auprès de 160 000 collaborateurs.
L’enquête de Flore Fauconnier dans LSA : cliquez ici

Le communiqué officiel Google – Carrefour du 11 juin : cliquez ici